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Cote d’Ivoire: Fin d’année 2017-Les ex combattant continuent de grogner

On peut le dire tout net. En cette fin d’année, le régime Ouattara est dans la tourmente. Il ne ferme pratiquement plus les yeux et les oreilles. Le moindre geste est pris au sérieux.
La dernière réaction du ministre de la Défense en dit long sur la situation sécuritaire qui prévaut en cette fin d’année 2017, et notamment dans les casernes où des militaires continuent, apprend-on, de grogner après les mutineries à répétions qui ont secouée le pays. «La Côte d’Ivoire, c’est notre pays. Il ne faut pas chercher à ralentir un pays. On ne doit plus faire peur aux populations», a insisté Hamed Bakayoko à l’endroit des individus qu’il accuse d’envoyer des Sms de déstabilisation aux militaires. N’écoutez pas ceux qui veulent jouer avec les questions militaires. On voit des journaux qui écrivent que les gendarmes sont en colère. Lorsqu’on lit, on voit qu’il n’y a rien là-dedans. Ces journaux veulent se faire peur. Arrêtons de penser que la gestion d’un pays est une affaire de groupe. Je vous demande d’être des militaires dignes», dixit Hamed Bakayoko, le lundi 18 décembre 2017, à l’occasion de la cérémonie d’arrosage des galons et des décorations de sauvetage, à la caserne de l’Indénié du Groupement des sapeurs pompiers militaires (Gspm), à Adjamé. Une affirmation qui dénote que la situation sécuritaire est volatile en cette fin d’année.

Une année marquée d’ailleurs par des remous sociaux, des mutineries et des évasions spectaculaires qui resteront gravés dans la gouvernance Ouattara. Mais au-delà des préoccupations du pouvoir Ouattara, il faut noter la question des ex-seigneurs de guerre qui ressurgit dans les débats.

Les ex-com’zones dans le viseur de la justice française
En effet, dans l’affaire qui oppose le fils de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo à l’ex-secrétaire général de la rébellion, Guillaume Soro, notamment, les choses semblent se compliquer davantage pour le régime Ouattara. Va-t-il lâcher le camp Soro dans cette affaire? Rien n’est moins sûr. Toutefois, le constat est que l’étau se resserre de plus en plus autour de Guillaume Soro et les dix com’zones mis en cause dans ce dossier qui sont désormais dans le viseur de la justice française. Ce d’autant que chargée d’instruire la plainte pour «enlèvement, séquestration, traitements inhumains et dégradants», déposée en juin 2012 par Michel Gbagbo, la juge d’instruction française Sabine Kheris remet le couvert.

En cette fin d’année, elle semble beaucoup plus engagée que jamais à aller au bout de cette affaire qui n’a que trop duré en émettant le vœu de pouvoir interroger les dix anciens comzones accusés d’avoir enlevé, séquestré et traité de manière dégradante Michel Gbagbo. On se rappelle que la même juge avait fait témoigner Guillaume Soro en 2016 dans le cadre d’une commission rogatoire après avoir en vain tenté de le convoquer à Paris. Vexée par le traitement que lui ont réservé les autorités ivoiriennes depuis le début de la procédure, Sabine Kheris ne souhaite plus se rendre à Abidjan. Telle est la révélation faite récemment par Jeune Afrique.

En clair, la plainte de Michel Gbagbo est loin d’être close et vient jeter un véritable froid au sein du régime Ouattara. Il n’en demeure pas moins que cette information trouble le sommeil des tenants du pouvoir. Lesquels ne savent certainement plus où donner de la tête. La fin de l’année 2017 laisse donc entrevoir un dossier important : Les dix com’zones de l’ex-rébellion de 2002 présents lors de l’arrestation de Michel Gbagbo, en avril 2011, parmi lesquels Issiaka Ouattara, dit Wattao, Morou Ouattara ou Hervé Touré, alias Vetcho, répondront à coup sûr des faits qui leur sont reprochés. A savoir le traitement inhumain infligé à Michel Gbagbo.

Comme le confirment les révélations de Me Habiba Touré. Pour l’avocate de la famille de Laurent Gbagbo : «Monsieur Soro Guillaume est déjà mis en examen. Il est le plus poursuivi de tous et «à ce niveau nous sommes très avancés au niveau de la procédure. Nous déclarons que la procédure est bouclée. Le Juge d’instruction n’entend que de faire comparaître M Guillaume Soro, pour les faits de crimes allégués dont il poursuivi. Y compris 10 com zones qui ont activement participé aux traitements inhumains à l’encontre de M. Michel Gbagbo. Permettez-moi de vous rappeler que nous avions dit il y a de cela quelques mois, que nous irions jusqu’au bout et faire aboutir la procédure judiciaire. Pour traquer M. Soro jusque dans son dernier retranchement. Nous avons dépassé le simple stade du mandat d’amener. Nous avons fait instruire un mandat d’arrêt que le juge d’instruction a notifié dans le dossier à charge», expliquait Maître Habiba Touré, au cours des échanges téléphoniques qu’elle a eus récemment au confrère en ligne letempsinfos.com. Non sans annoncer pour bientôt «la fin de la fuite» de Soro et ses ex-comzones. C’est dire que la quiétude n’est pas dans le camp du pouvoir Ouattara. Outre des «Sms» auxquels fait allusion Hamed Bakayoko, la justice française plane comme une épée de Damoclès sur la tête du régime Ouattara.

Des ex-combattants continuent de grogner
Qui a aussi des soucis avec les ex-combattants. A croire certains d’entre eux qui se sont confiés à nous, la question du règlement de «leur butin de guerre» est plus que d’actualité. «Nous réclamons toujours notre part du gâteau», ne cessent-ils de clamer haut et fort. Qui disent être des laissés-pour compte et assurent faire l’objet de surveillance. «On nous surveille de peur que nous n’exprimions notre colère. Cela ne nous empêchera de réclamer notre dû», a confié un ex-combattant. Ajoutant que «ces camarades attendent beaucoup du pouvoir Ouattara, en cette fin d’année». Vont-ils menacer à nouveau? Aucune réponse à cette préoccupation. Toutefois, nos interlocuteurs disent avoir le regard tourné vers le régime Ouattara.

T N

Source: letempsinfos.com

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