Vendredi 24 mars, s’est ouvert le Sidaction, une opération de collecte de fonds pour soutenir la recherche, mais aussi les associations qui font de la prévention et aident les personnes infectées par le virus du sida, en France et en Afrique subsaharienne notamment. Rencontre à Bernard, Camerounais atteint du VIH et sous antirétroviraux.
Depuis le milieu des années 1990, il existe des médicaments très efficaces pour vivre avec le sida, et ils se sont améliorés au fil des années. Ils permettent de vieillir avec le VIH (Virus de l’immunodéficience humaine), comme en témoigne le parcours de Bernard Bassama, un Camerounais installé en France.
Cela fait plus de 25 ans que Bernard Bassama, qui a aujourd’hui la soixantaine, vit avec le VIH. En 1998 pourtant, le virus menace de l’emporter. « Pour moi, qui était déjà gravement malade, j’avais de la difficulté à respirer, j’avais déjà perdu plus de 20 kilos. Moi, je voyais ma mort venir. En tout cas, j’étais déjà en phase terminale du VIH », dit-il.
Mis alors sous traitement par antirétroviraux, il se rétablit. Mais il se heurte aux difficultés d’accès à ces médicaments au Cameroun. Au tournant des années 2000, aucun n’est gratuit. « Comme les médicaments étaient très chers, je ne les prenais pas très bien et j’ai fait des résistances. Mon médecin au Cameroun m’a demandé de venir en France, je suis arrivé en France en janvier 2003. Il a fallu qu’on change trois fois d’antirétroviraux pour trouver vraiment une combinaison. Depuis 2008, mon virus a été maitrisé », assure-t-il.
Affronter le rejet
Outre le combat contre le VIH, il a fallu affronter, parfois, le rejet : « Mon épouse de l’époque est partie avec les enfants, ça, ce sont les choses qui m’ont fait le plus mal. Mais je remercie quand même surtout ma famille et mon milieu de travail où on m’a beaucoup soutenu. » Pour combattre le tabou, Bernard Bassama parle à découvert du VIH, sensibilise au Cameroun et en France. Et il plaide pour que les médicaments récents soient accessibles partout.
La pandémie de sida continue de faire des ravages : en 2021, 1,5 million de personnes ont découvert leur séropositivité et 650 000 personnes sont mortes des suites de l’infection dans le monde. Un quart des 40 millions de personnes vivant avec le VIH n’ont pas accès aux traitements antirétroviraux.
