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Côte d’Ivoire: La grave dérive tribale d’un député RDR qui appelle à un sursaut « dioula » autour de Ouattara

Kangbé Yayoro Charles, ancien cadre de la rébellion devenu député de Bouaké, pour le compte du RDR et qui se fait appeler Charles Gnahoré, n’est pas allé par quatre chemins, pour appeler à un sursaut des ressortissants du nord, principalement les Dioula, autour d’Alassane Ouattara, de plus en plus mis à mal par ses propres partisans. Nous vous reproduisons, sans les fautes grammaticales et d’orthographe, son adresse aux Dioula.

Macron à une base sociologue, la jeunesse française ; je dirai aussi communautaire, les nombreux immigrés et les Français de certaines régions de France opposés au racisme, aussi professionnelle avec le grand et puissant réseau financier français, etc. La politique n’est pas un jeu, ça s’apprend, ça se mûrie, ça prépare ses ambitions et c’est savoir partir au bon moment. Bien sûr en s’appuyant sur certaines valeurs, certaines personnes, certaines religions, etc.

Chaque homme politique dans ce monde à une base. Ici, la base géopolitique d’ADO, c’est le Grand Nord. Qui sont ceux qui y vivent ? Ce sont les Dioula. Qui sont ceux qui ont souffert sous les régimes anciens, de leur patronyme ? Ce sont encore les Dioula. Qui a été combattu pour avoir été choisi par Félix Houphouët-Boigny, quand il devait redresser la Côte d’Ivoire ? C’est ADO, un Dioula.

“Si Dioula vit le bonheur, la paix du cœur et savoure la dignité retrouvée, c’est grâce à ADO”

Qui sont ceux qui constituent la majorité des militants du RDR ? Les Dioula … Pourquoi avoir honte de le dire ? Pourquoi avez-vous honte de comprendre que c’est aux Dioula qu’il revient en premier de soutenir et d’aider ADO dans la réussite de sa mission ? Quand on accuse ADO de rattrapage ethnique, à qui fait-on allusion ? Aux Dioula.

Vous croyez personnellement que moi j’avais ce problème de patronyme ? Non et oui à la fois. Moi l’individu, je n’avais pas de problème. Mais ma mère oui, simplement de par son nom. Alors si vous avez honte d’assumer, moi non. Et je le dis, si Dioula vit le bonheur, la paix du cœur et savoure la dignité retrouvée, c’est grâce à ADO”.

De fait, ce député tombe sous le coup de la même loi qui a conduit Sam l’Africain en prison, pour incitation à la xénophobie. La loi sur les partis politiques dispose en son article 2 ceci: “Les partis et groupements politiques ne peuvent s’identifier à une race, une ethnie, un sexe, une religion, une secte, une langue, une profession ou à une région du pays”.

La nouvelle Constitution ivoirienne de 2016 interdit, tout en promouvant la liberté d’expression, interdit “les partis et groupements politiques créés sur des bases régionales, confessionnelles, ethniques ou raciales”. Depuis le début de la mutinerie, comme s’ils attendaient un signal, des responsables du RDR se livrent à ce genre d’appel au repli ethnique.

Lors d’un meeting à Adjamé, le week-end dernier, Amadou Soumahoro, secrétaire général par intérim du RDR et président du Groupe parlementaire RDR, s’était lancé dans des affirmations très graves, à la limite du mensonge et de l’exaltation de la haine tribale et religieuse: ” I wouri, bê bi yé kèh. Il y a dix ans, il n’avait pas le droit de porter ce grand boubou. Il y a dix ans, il n’avait pas le droit de porter cette chéchia. Il y a dix ans, on ne pouvait pas s’habiller comme on le voulait. Il y a dix ans, tu n’avais pas le droit d’afficher ta conviction religieuse”.

Le journaliste analyste politique André Silver Konan avait dénoncé “un ancrage tribal et religieux du discours du RDR, qui fait peur” en notant que “parler en Malinké, à un meeting de soutien à la République et rappeler les agissements des jeunes patriotes d’hier, alors que les mis en cause d’aujourd’hui, sont des ex-rebelles (les mutins, NDLR), qui prétendaient justement prendre les armes contre lesdits agissements”, est “le fait de leaders tribaux”, comme l’a souligné Doumbia Major.

Ces interventions arrivent à un moment d’antagonisme entre cadres du Nord responsables du RDR. Ces derniers jours, partisans d’Amadou Gon Coulibaly et de Guillaume Soro se sont livrés à des règlements de compte sur les réseaux sociaux, multipliant les textes incendiaires et accusateurs à l’encontre de l’un comme de l’autre.

Celin Ayébé

.life/afrik

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