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Massacre à Duekoue: le souvenir triste d’un Etudiant, la mort de son ami

OLivier Etudiant
28 Mars 2011 au 28 Mars 2015,voilà quatre ans, jour pour jour que notre Duékoué-natale était en ébullition.Voilà quatre ans que le peuple wè a connu la page la plus sombre de son histoire.Chaque originaire du guémon, a vécu cette histoire à sa manière.Cette douloureuse histoire qui reste et restera indélébile dans la mémoire collective.Une histoire difficile à expliquer (surtout).J’n’ai plus retrouvé des proches depuis cette date.Mon seul village Toa zèo a perdu ce jour là,57 personnes.Dans mon village maternel (blodi) non loin de mon village,il y’a eu 68 personnes tuées.Des oncles,amis, et connaissances ont perdu la vie dans cette seule journée.Mon grand père maternel,le vieillard Gui Naho lambert n’a pu échapper à cette furia.Comme si c’était hier,je me rappelle encore comment nous avions vécu,ces moments.C’était aux environs de 11hrs ou j’ai reçu un appel de mon frère Glé djoléa serge rodolphe (Benzen),ami d’enfance, étudiant en 3eme année d’englais à l’université de cocody qui avait jugé opportun de rentrer à duekoué pendant que la crise battait son plein à Abidjan.Vue l’instabilité et la confusion qui s’installaient,Benzen prit l’initiative de déposer ses bagages au village attendant de gérer “sa cabine”.C’est avec lui que j’étais en communication pour avoir les nouvelles de mes parents puisque sa cour jouxtait celle de mes parents au carréfour (notre quartier).Il était le relais entre les parents et nous.Il était la bouche,nos oreilles et nos yeux.La seule chose de précieuse qu’on pouvait faire pour lui,pour eux,c’était un transfert d’unité.Il n’y avait pas de cabine.Ni de courant.Notre duékoué était en ébullition,c’était le sauve qui peut.Pas d’orange money,pas de police..La seule Zone la plus sécurisée de la ville était la mission catholique.Hors quitter le quartier martyr, et aller à cette paroisse,c’est tout un parcours de combattant.Surtout pour les vieillards de plus de 80ans.Aux environs de 12 heures,mon amis fatigué de faire la police et craignant pour sa propre vie,décide d’abandonner les vieillards pour la ville.En ces termes,il me disait.”oli,je rentre sur la mission catholique le quartier se vide.le vieux decide de rester puisqu’il peut pas marcher.Je rentre sur abidjan dès que tout fini.Je savais pas,abidjan était mieux.”..Cette décision compréhensible de mon pote sonna comme un coup de tonnerre.Qui va surveiller le vieux? comment va t’il rentrer en ville puisque le quartier se vide? Tout était entre les mains de Dieu pendant ce temps là.A 14 heures,on décide de rappeler Benzen pourqu’il informe le camp de l’onuci non loin du quartier afin qu’ils viennent au sécours de nos parents restés sur place,un homme décroche le télephone pour nous dire qu’à partir d’aujourd’hui,il est le propriétaire du portable.”Oubliez le c’est fini”..Effectivement,il fallait qu’on l’oublie car mon ami d’enfance,ce studieux elève de l’époque,celui là mème qui n’a jamais repris de classe pendant notre brillant passage au lycée de duekoué, “l’anglophone” est vraiment parti.En relatant ce fait douloureux,c’est pas dans l’intention de mettre de l’huile sur le feu ni de remuer le couteau dans la plaie,nie de raviver la tension dans cette zone ou les parents sont jusque là traumatisés.Personne ne peu souhaiter cette situation pareille à son ennemi à plus forte raison à son pays.Je suis de ceux qui aspirent à la paix.Mais qui croit qu’une paix est accessible que par la trajectoire tracée par la justice.Une justice pour tous.Mème s’il est difficile de punir tous les auteurs des crimes,avouer son crime est la seule manière pour cicatriser la plaie de celui qui pleure.Mais ignorer des crimes au profit d’autres crimes,favoriser des criminels sachant qu’on déploie des moyens d’état à la recherche de certains criminels dans la sous région,c’est catégoriser les victimes qui la plupart, sont innocents de notre besogne.Cette journée, je peu au moins pleurer mes parents mème si je peux pas réclamer justice du fait qu”ils ont été du mauvais coté de l’histoire” selon les dires d’Haoussou kouadio Jeanot.j’ai une pensée pour mon ami glé d. serge rodolphe.Du carrefour au lycée pendant nos marches les matins en partance pour l’école,chacun avait un rève.Lui voulait devenir diplomate et moi journaliste.Malheureusement,ce rève ne se réalisera point.A chaque fois que je passe au département d’anglais en dessous de mon département,je marque un arrèt.Quant à mon grand père fatigué,lui aussi a été tué comme mon pote.Et le hic,ils n’ont pas eu de sépultures dignes de leurs noms.Cette journée est pour moi,l’inoubliable comme plusieurs familles de chez moi..Que Dieu vous garde..” Quant à ceux qui sont restés insensibles à nos pleures,Sachez que la mort est une chessure que tout le monde porte.Un passage obligé pour tout etre vivant.Mais de grace,laissez nous pleurer au moins.guélà siah

Olivier Gnongoue

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