Elle a été condamnée pour “homicide volontaire”, après s’être défendue de son mari, qui tentait de la violer pour la deuxième fois.

Une adolescente accusée d’avoir tué son mari violeur a été condamnée à mort, au Soudan. Noura Hussein Hammad, 19 ans, “est une victime et la peine prononcée à son encontre est d’une cruauté intolérable”, dénonce le directeur régional adjoint d’Amnesty International, Seif Magango, dans un communiqué (en anglais), jeudi 10 mai. “La peine de mort est le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant”, ajoute Seif Magango.

La jeune femme a été condamnée à mort pour avoir tué Abdulrahman Hammad, l’homme que son père l’avait forcée à épouser à l’âge de 16 ans (la loi soudanaise autorise le mariage des enfants de plus de 10 ans). Mais lorsque Noura Hussein a refusé d’avoir des rapports sexuels, son mari a appelé deux de ses frères et un cousin pour qu’ils l’aident à la violer, explique l’ONG.

“Le 2 mai 2017, les trois hommes ont tenu Noura Hussein pendant qu’Abdulrahman l’a violée. Le lendemain, il a à nouveau essayé de la violer, mais elle a réussi à s’échapper dans la cuisine où elle a attrapé un couteau. Dans la bagarre qui s’ensuivit, M. Abdulrahman a succombé à des coups de couteau”, précise encore Amnesty International. Noura Hussein est alors rentrée chez elle et son père l’a remise à la police.

Lors de son procès en juillet 2017, le tribunal l’a déclarée coupable d'”homicide volontaire” après avoir appliqué une vieille loi qui ne reconnaît pas le viol conjugal. “Les autorités soudanaises doivent annuler cette condamnation manifestement injuste et s’assurer que Noura ait droit à un nouveau procès, équitable, qui prend en compte ces circonstances atténuantes”, demande Amnesty International.

Imatin