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« La surenchère n’est pas du fait des revendeurs, elle provient de la pénurie du gaz »

Si les marchés d’Abidjan et plusieurs localités de l’intérieur du pays recommencent à être approvisionnés en gaz butane depuis la récente pénurie, les prix des bouteilles de gaz eux, ne semblent prêts de retrouver leurs niveaux d’avant-crise.

Contrairement au réseau de stations-services dans lequel les prix des bouteilles de gaz ont toujours été vendus aux prix officiels à savoir 2000F Cfa pour la B6 et 5200 F Cfa pour la B12, les revendeurs eux, maintiennent les prix en hausse de la récente pénurie. Pis, les montants des « rares » bonbonnes de gaz ont encore connu une majoration chez certains revendeurs. Au cours d’un échange que nous avons eu le jeudi 16 août 2018, le président du Syndicat ivoirien des revendeurs de gaz, Evariste Gballou a expliqué les raisons de cette situation. A l’en croire, l’approvisionnement en gaz n’a pas repris de façon régulière, d’où une relative pénurie du produit sur le marché.

Cette pénurie rend difficile les activités des revendeurs qui s’approvisionnent parfois à des montants autres que les montants habituels. Une situation qui, additionnée au fait que les activités tournent au ralenti chez les revendeurs, emmènent ces derniers à majorer les prix du gaz pour les ménages. « On en est à ce jour à une livraison par mois. Or, en principe pour qu’on puisse sentir le gaz sur le terrain, il faut au minimum 2 livraisons par semaine. Vous comprenez la difficulté des revendeurs. Ils sont soumis aux désidérata des livreurs. Puisque la demande est forte quand le livreur quitte le centre emplisseur il ne fait qu’appeler les revendeurs pour leur dire sa difficulté à avoir le produit donc qu’il le revendra par exemple à 2100 F Cfa, si vous refusez, il change de destination. Ils sont donc obligés de s’endetter pour payer la commande, juste pour pouvoir payer le magasin en attendant que les choses s’améliorent. Donc comment des revendeurs qui ont une livraison par mois feront pour payer leur loyer s’ils doivent vendre aux prix officiels dont on parle. La surenchère n’est pas du fait des revendeurs, elle provient de la pénurie du gaz », a-t-il justifié.

Concernant la pénurie, M. Gballou croit en savoir les raisons. Selon le responsable syndical, la difficulté provient surtout de la Petroci qui aurait des problèmes pour mettre le produit à disposition des mandataires qui sont eux chargés à leur tour de fournir les revendeurs. « On dit qu’il y a gaz mais lorsque vous voyez la capacité de stockage de la Petroci qui est de 6 000 tonnes, tout cela n’est pas utilisé. Leur capacité de stockage sont insuffisantes parce qu’ils travaillent avec une sphère de 4 000 tonnes en plus de la difficulté au niveau des centres enfouisseurs qui sont défaillants. Donc la difficulté est au niveau de la Petroci, si la Petroci ne fonctionne pas normalement, puisqu’elle est la seule qui importe le gaz, cela va agir sur le marché. C’est vrai que les consommateurs souffrent mais les revendeurs aussi souffrent. Nous souffrons ensemble », a indiqué le responsable du syndicat.

Sur le même sujet: Pénurie de gaz, hausse des prix,… : La Petroci s’explique

Qui a appelé le gouvernement et les acteurs du secteur à travailler à l’approvisionnement du marché en gaz butane et partant au rétablissement des prix appliqués traditionnellement. Au niveau du syndicat, il a fait savoir que des actions ont été entreprises pour remonter aux entreprises la surenchère des prix pratiqués par certains livreurs mais également trouver une issue à cette crise que dénoncent les consommateurs. « Ce n’est pas normal que les livreurs exagèrent la marge bénéficiaire mais en attendant on demande aux autorités de faire en sorte qu’il y ait du gaz sur le terrain. Nous avons saisi les différents acteurs, je viens même d’appeler le directeur commercial de la Petroci pour prendre rendez-vous. », a-t-il assuré.

Alassane SANOU

linfodrome.com

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