04262024Headline:

Les Huit hommes les plus riches qu’une moitié de l’humanité

Dans son rapport annuel du lundi 16 janvier sur les inégalités sociales, l’ONG Oxfam fait une révélation choc. Elle conclut que la fortune des huit plus riches au monde dépasse celle de la moitié la plus pauvre de l’humanité. Une statistique incroyable à prendre avec des pincettes.

Cette fortune dépasserait celle de 3,6 milliards de personnes. Comme chaque année à la veille de l’ouverture du Forum économique mondial à Davos l’ONG publie son rapport sur les inégalités. Si elle a le mérite de souligner, chaque année, que les inégalités persistent, la statistique d’Oxfam déforme aussi la réalité.

Baptisé “une économie au service des 99 %”, le rapport énonce que les biens des huit milliardaires les plus riches du monde dépassent ceux de la moitié la plus pauvre de l’humanité. Le philanthrope et créateur de Microsoft Bill Gates, Amancio Ortega (fondateur de Zara), l’investisseur Warren Buffet, Carlos Slim (le magnat mexicain des télécoms), Jeff Bezos (le fondateur d’Amazon), Mark Zuckerberg (le patron de Facebook), Larry Ellison (le PDG d’Oracle) et Michael Bloomberg (propriétaire du média Bloomberg) disposent d’une fortune cumulée de 427 milliards de dollars. Les 50 % les plus démunis de la planète ne se partagent, quant à eux, que 409 milliards de dollars.

« Une démarche très discutable »

Contactée, l’ONG a expliqué avoir choisi de retirer 1.100 milliards de dollars à la richesse des moins riches. En effet, le patrimoine des 10 % les plus pauvres est négatif car, cette population est endettée. Une opération discutable, puisqu’on peut être temporairement en situation nette négative mais potentiellement très riche. C’est le cas par exemple des étudiants d’Harvard. Oxfam réplique que les endettés se trouvent surtout en Inde, Afrique et Chine. Elle reconnaît cependant que la dette  de ces « vrais pauvres » ne représente que 117 milliards.

La méthodologie utilisée prête donc à débat. Et il y a d’autres éléments de nature à susciter quelques doutes sur la fiabilité de l’enquête. Ainsi d’une année à une autre, le patrimoine de la moitié la plus pauvre de l’humanité est passée de 0,7 % du total mondial, à 0,2 %. La justification ? Les pauvres en Chine et en Inde seraient plus pauvres qu’on ne le croyait jusqu’ici. L’opération paraît, là encore, très discutable puisqu’elle aboutit à réduire leur patrimoine de 70 % d’une année sur l’autre.

EUNICE KOUAMÉ

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