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Présidentielle 2020 : l’Amérique craint la réaction de Trump après l’élection du démocrate Joe Biden

Pas de panique. Le 45e président des États-Unis ayant déjà dit qu’il gagnerait l’élection au terme d’une longue bataille judiciaire et pas dans les urnes, les institutions américaines ont des réponses à l’éventuelle tentative de Donald Trump de s’accrocher au Bureau ovale de la Maison-Blanche. Petit point démocratie…

Voilà Joe Biden a gagné le vote électoral. Donald Trump lui s’entête, s’enferre. Vendredi encore, ses conseillers l’ont exhorté à se préparer à une défaite électorale, en cours… Mais l’actuel locataire de la Maison-Blanche et son clan préfèrent se battre jusqu’au bout, et contester les résultats devant les tribunaux, selon le Washington Post, plutôt que d’envisager une transition pacifique du pouvoir… Aussi, la question devient légitime :

Que se passera-t-il si le président Trump refuse de quitter la Maison-Blanche ?

Le caractère batailleur de Trump étant connu, un groupe bi-partisan, le Transition Integrity Project (TIP), réunissant une centaine d’anciens dirigeants et de fonctionnaires américains s’est penché sur cette éventualité. Ils ont rendu un rapport en août, pas piqué des hannetons. Nous estimons que le président Trump est susceptible de contester le résultat par des moyens légaux et extra-légaux, dans une tentative de s’accrocher au pouvoir, analysait en préambule les rédacteurs du TIP.

Ce rapport passe ensuite à la moulinette tous les recours possibles – Cour suprême, exécutif, armée… – et imaginables par un dirigeant sans scrupule. Nos travaux n’ont pas pour but d’effrayer, mais d’inciter toutes les parties prenantes à agir. Nos règles juridiques et nos normes politiques ne fonctionnent pas, si les gens ne sont pas prêts à les défendre et à s’exprimer lorsque d’autres les violent, poursuivent ces sages.

Que dit la Constitution américaine si un président s’accroche au pouvoir ?

Rien, justement et c’est ce qui inquiète les membres du TIP. Mais le 20e amendement de la Constitution est clair. Il stipule noir sur blanc que les mandats du président et du vice-président prennent fin à midi le 20 janvier, et les mandats de leurs successeurs doivent alors commencer.

Et si Trump refuse cette passation ? Je pense que nous aurions ce moment nixonien (lorsque Nixon refusa de quitter ses fonctions pendant le scandale du Watergate en 1973, NDLR) où une équipe de l’administration se rendrait à la Maison-Blanche pour déclarer : M. Président, c’est fini, imagine Michael Steele, ancien président du Comité national républicain (2009-2011) et premier Afro-américain à ce poste.

Cet ex-numéro 2 de l’État du Maryland a participé à cet exercice d’une transition mouvementée au sein du TIP et répondu à la question brûlante du Boston Globe : Si l’ancien président s’enchaîne au Bureau ovale ? Eh bien, le nouveau président appellerait des renforts et dirait : «Voulez-vous aller à l’intérieur et le faire sortir s’il vous plaît ? ».

Trump peut-il convaincre l’armée de ne pas le déloger du Bureau ovale ?

C’était une crainte des membres du Transition Integrity Project, alors que Donald Trump a été tenté d’invoquer la loi sur l’insurrection de 1807, en juin, pour envoyer des troupes réprimer les protestations contre le meurtre de George Floyd, à Minneapolis, dans le Minnesota. Avec ces événements récents […] il est particulièrement préoccupant de savoir comment les militaires réagiraient dans le contexte de résultats électoraux incertains, s’est interrogé le TIP.

Les hauts gradés de l’armée américaine ont rassuré depuis. Je crois profondément au principe d’une armée américaine apolitique, a déclaré le général Mark Milley, président de l’état-major interarmées, à la fin du mois de septembre. Il répondait aux questions des législateurs de la Chambre, preuve que l’inquiétude pour ce moment de vérité démocratique est réelle. En cas de litige sur un aspect des élections, la loi exige que les tribunaux américains et le Congrès américain résolvent les différends, et non l’armée américaine. Je ne prévois aucun rôle pour les forces armées américaines dans ce processus, a formellement répondu le général Milley.

C’est donc écrit, le Pentagone n’enverra pas les Navy SEALs, principale force spéciale de la marine de guerre des États-Unis déloger un Trump jusqu’au-boutiste. Il reviendra aux agents de police du gouvernement, les US Marshals, de le faire, ou aux services secrets.

Le parti républicain laissera-t-il une telle extrémité se produire ?

Non. Certains membres du parti refusent déjà de l’épauler dans sa bataille judiciaire. Mais le nombre de suffrages que Donald Trump a tout de même réussi à engranger, en fait réfléchir plus d’un. Beaucoup ne veulent pas insulter l’avenir, de 2024…

Le TIP analyse une autre voie possible, celle du recours au collège électoral. Mais là encore, des républicains devraient tout de même y réfléchir si le nombre de grands électeurs remportés par Joe Biden est trop important, au terme du dépouillement. Et s’il est serré, une personnalité comme Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre rappelle que son assemblée aura son mot à dire… Pendant ce temps, après avoir soumis le pays à sa plus angoissante crise démocratique, aux conséquences potentiellement dangereuses… Donald Trump a décidé d’aller jouer au golf ce samedi.

Avec .ouest-france.fr

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