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Côte d’Ivoire: pour célébrer les trente ans du zouglou il faut fêter

Samedi 12 décembre au soir, un grand concert était organisé à Abidjan pour célébrer les trente ans du zouglou, musique populaire ivoirienne que l’on dit « philosophique » et « politique », une musique de revendication également qui se trouvait mise à l’honneur, une fois n’est pas coutume, dans l’univers feutré du Palais des congrès.
Yodé et Siro, les patrons, Zouglou Mania, Espoir 2000, Zouglou Machine, ou encore Didier Bilé : tous ceux qui ont écrit l’histoire de ce genre musical qui a explosé dans les années 90 en Côte d’Ivoire, étaient réunis sur ce samedi 12 décembre sur la scène du Palais des congrès. Né dans les recoins de la cité universitaire d’Abidjan, le zouglou fête désormais ses 30 ans. La soirée est une forme de reconnaissance pour ce style musical, selon l’organisateur, Angelo Kabila : « Nous avons voulu reconstituer tout le puzzle de ce rythme. Nous avons fait appel à tous les anciens, tous les créateurs jusqu’à aujourd’hui pour pouvoir fêter ensemble ce soir. »

« Méditer sur nos difficultés »
L’un des précurseurs de cette musique, Lago Paulin justifie son succès : « Comme le zouglou est une musique de revendication, le zouglou chante ce que les Ivoiriens ressentent. C’est pourquoi ce zouglou a duré ». Parmi les spectateurs qui se lèvent à chaque nouvelle chanson, nombreux sont ceux qui se rappellent de leurs années étudiantes profondément marquées par le zouglou : « C’est vraiment un style musical qui nous permet de nous recréer et puis de méditer sur nos difficultés. Cela nous a permis de passer de très belles années universitaires. Aujourd’hui, on regarde comme dans un rétroviseur (rires). »

Prendre le pouls de la société
Une musique qui continue de prendre le pouls de la société. La condamnation récente des artistes Yodé et Siro pour « outrage à magistrat » est largement décriée. « Bébé Nichon », chanteuse du groupe Zouglou Machine : « Le zouglou à la base, c’est pour dénoncer ce qui ne va pas dans la société. Donc, quand on convoque des artistes comme Yodé et Siro, c’’est qu’on n’a pas compris la mentalité du zouglou. »
Aujourd’hui, dimanche 13 décembre, un concert plus populaire, avec des tickets à des prix plus abordables est prévu à l’université Félix-Houphouët-Boigny, berceau de cette musique qui fait désormais partie intégrante de l’identité culturelle ivoirienne.

RFI

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