04262024Headline:

Côte-d’Ivoire – La situation encore très tendue entre Yacouba et Burkinabè à Biankouma/les faits

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Après les affrontements de l’an dernier

La situation est encore tendue dans la localité de Dio, sous-préfecture de Biankouma.

Alors qu’on croyait les évènements de l’an dernier oubliés, autochtones et allogènes se voient toujours en chiens de faïence « Nous avons peur présentement. La dernière fois des jeunes de Dio sont venus dans le champ de l’un de nos compatriotes et ont intimé l’ordre à ceux qu’ils ont trouvés de les suivre. Ce que ces travailleurs ont refusé. Le lendemain, ils sont allés dans le campement et ont clamé haut et fort qu’ils vengeront la mort de leur frère. Nous ne savons plus quoi faire. Nous avons pensé que tout était fini avec l’intervention des autorités préfectorales, judiciaires et politiques, que non », nous raconte Zoungrana Stanislas président des jeunes ressortissants du Burkina. A l’en croire chaque jour, il subit les courroux des jeunes Yacouba. « Nos pieds de cacao sont coupés nuitamment ou bien nos champs sont carrément incendiés. C’est déplorable et nous demandons pardon à nos tuteurs de nous aider et nous laisser travailler pour qu’ensemble nous puissions développer ce département », plaide-t-il. Selon Stanislas Zoungrana, des intimidations, des menaces de mort en passant par des coups bas sont devenus aujourd’hui les seuls mots qui retentissent dans ses oreilles et celui de ses compatriotes. Et tout cela se passe quand les premières pluies commencent à tomber, Synonyme de défrichage pour entamer la nouvelle saison.

Pour en avoir le cœur net, nous nous sommes rendus sur le terrain. Sous le sceau de l’anonymat certains jeunes nous ont laissé entendre ceci : « Nous ne sommes plus prêts pour collaborer avec les Burkinabé. Nous demandons purement et simplement qu’ils se retirent de nos forêts. Ils sont méchants. Les nuits ils brulent nos champs. Nous pouvons pardonner mais jamais nous n’oublierons ce qui nous est arrivé l’an dernier. Nous n’allons pas laisser cette histoire tant que nous voyons ces meurtriers déambuler dans nos villages et nos forêts », lancent ces jeunes déterminés à en découdre.

Le préfet du département de Biankouma, N’dri N’guessan Apollinaire, pour sa part souhaite ramener tous les partis en conflit à la raison. « J’ai reçu deux jeunes du village de Dio. Ils m’ont laissé entendre que les Burkinabé incendiaient leurs champs et coupaient par la suite les pieds qui résistaient au feu. Ils m’ont dit plein de chose. Je leur ai demandé s’ils avaient vu des Burkinabé s’adonner à ces pratiques. Les choses se compliquent chaque fois que nous abordons les temps de défrichage. Mais nous allons tout mettre en œuvre pour ne pas que les évènements malheureux de l’an dernier ne se répètent dans notre circonscription », renchérit le préfet de Biankouma. Pour joindre l’acte à la parole, l’autorité compte instruire le sous-préfet afin de rencontrer les deux parties afin d’aplanir les différends.

Doumbia Balla Moise
(correspondant régional)

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