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Côte d’Ivoire –Procès de Séka Séka: Voici le temoignage qui va tout bouleverser

abehi et seka

En décidant de suspendre le procès pour demander la production d’un certificat de genre de mort ou à défaut, procéder à une exhumation des victimes présumées dans l’affaire Séka Séka, le Tribunal présidé par le Juge Dembélé Tahirou a fait emprunter à la procédure un tournant des plus importants.

De fait, à l’issue de cette procédure également ardemment souhaitée par la Défense et dont la la conduite est confiée à Pr. Etté Hélène ,l’on devrait être situé sur la bonne foi des principaux acteurs de ce procès. Il est clair que les différentes parties sauront, à partir des conclusions médicales, les contours exacts de la mort le 8 avril 2011, de Zié Traoré, Yacouba Koné, Franck N’Douba et Arsène Yapo. Tous au service de Joël N’Guessan, porte-parole du Rassemblement des Républicains (Rdr). « Je n’ai pas l’identité de ceux qui ont abattu mes trois gardes mais je peux dire que c’est Séka Yapo Anselme qui a tué mon chauffeur avant de mettre sa main dans le sang de ce dernier et de le frotter sur moi en me menaçant », a indiqué le cadre du parti présidentiel lors de son témoignage.

Sûr de sa version, l’ancien membre du gouvernement sous Laurent Gbagbo s’est même déclaré prêt à participer à une éventuelle reconstitution des faits. Quant à l’accusé, il a expliqué au Tribunal avoir trouvé l’ex-ministre des Droits de l’Homme seul, couché à même le sol le jour des faits. En outre, si l’on arrive à une exhumation, l’analyste balistique éventuelle pourrait bien permettre de déterminer avec plus de précision, l’arme utilisée pour commettre le crime. Le procureur militaire qui avait, lors de la comparution du Commandant Séka, demandé à ce dernier des détails sur le calibre de son arme de poing pourrait avoir, avec le résultat de ces analyses de nouveaux éléments importants pour son dossier censé être à charge et à décharge. En outre, cette analyses permettra de donner ou non davantage de crédit aux accusations de Joël N’Guessan à l’encontre des artistes Sidiki Bakaba et Gadji Celi qu’il a cités comme membres actifs de ses assaillants. Le membre de la direction du parti au pouvoir a même révélé face au juge que le cinéaste s’était félicité de la mort de ses collaborateurs tout en le menaçant avec un pistolet automatique qu’il tenait d’une main avec une caméra dans l’autre. « Monsieur le ministre, vous avez été témoin de ce qui vient de se passer. S’il me revient que vous en avez parlé à quelqu’un, quel que soit le lieu où vous serez, je vais vous retrouver pour vous abattre », aurait déclaré Sidiki Bakaba. Installé en France depuis la fin de la crise, le cinéaste a toujours indiqué n’être allé à la résidence de Laurent Gbagbo que pour s’abriter.

Outre les questions judiciaires qu’elle pourra permettre d’éluder, la possible exhumation des dépouilles représente un enjeu très important pour les familles de ces derniers. Notamment, celle de N’Douba Aka Franck, le chauffeur auquel Séka Séka aurait ôté la vie. En effet, lors de son témoignage, la mère de l’ex-collaborateur de Joel N’Guessan, la gorge nouée par l’émotion a expliqué au Tribunal qu’elle et sa famille se sont retrouvés contraint d’organiser les funérailles sans être en possession de la dépouille de leur parent.

Tous les regards sont donc désormais tournés vers le Pr Etté. De la conclusion de ses travaux dépendra, en grande partie, le sort réservé à l’ex-aide de Camp de Simone Gbagbo. Du moins, en ce qui concerne les faits de meurtre à lui reprochés. Mais, il n’est pas exclu qu’une infirmation ou une confirmation de l’assassinat reproché au Gendarme ait un effet domino sur le verdict des autres charges retenues contre lui.

Abraham KOUASSI

 linfodrome.com

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