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Côte d’Ivoire /5 ans après : les révélations de Djédjé Mady sur Gbagbo et la mort de Désiré Tagro

djedje monique

5 ans après : les révélations d’un ponte du PDCI sur les rapports avec Gbagbo et la mort de Désiré Tagro

A l’occasion d’une rencontre en France avec les ressortissants de sa région, le Haut Sassandra, Alphonse Djédjé Mady est revenu sur ses rapports avec le pouvoir Gbagbo, alors qu’il était le secrétaire général du Pdci-Rda et président du Directoire du Rhdp, la coalition qui a vaincu Gbagbo

. Mady a surtout parlé des relations avec ses «frères» Gbagbo, Désiré Tagro et Bohoun Bouabré, rapporte Eventnews dans un article. Rapports avec Gbagbo «Quand j’ai été élu secrétaire général du Pdci-Rda, on m’a convié à un débat à la télévision et on m’a posé des questions concernant le président Gbagbo. J’ai dit à la face de la Côte d’Ivoire et je le répète encore aujourd’hui. Gbagbo Laurent est un frère. De Mama (village de Gbagbo) à Saïoua qui est le village de ma mère, il n’y a que la brousse qui nous sépare. Si on tient des réunions au Pdci pour dire qu’on va tuer Gbagbo, je serais le premier à aller lui dire : Laurent, fais attention, on veut te tuer. Mais, si on fait des réunions pour voir comment le Fpi va perdre le pouvoir, je serai au-devant de la lutte. Il ne faut rien confondre. C’est ça la lutte politique». Et ce n’est certainement pas de gaieté de cœur qu’il l’a vécu sa capture le 11 avril 2011 et son transfèrement au nord où il a été détenu. «Quand on a arrêté le président Gbagbo, j’ai été peut-être parmi les derniers Ivoiriens à parler avec lui avant qu’on ne l’envoie au Nord, à Korhogo. Le ministre Ahoussou Kouadio et moi sommes montés dans sa chambre pour parler avec lui. Dieu seul sait ce qu’on s’est dit. Sa femme (Simone Gbagbo) était couchée sur le lit.

C’est le lendemain, à 5 heures du matin, qu’on l’a fait partir dans le Nord. Ce sont des moments pénibles» Le geste généreux inattendu de Bohoun à l’égard Mady Devant ses ressortissants, Djédjé Mady s’est vidé. Il est rentré dans certains détails de ses relations avec ses cadres pro-Gbagbo, au point de révéler un acte de grande générosité que Bohoun Bouabré a accompli à son endroit pour l’achèvement de la maison qu’il habite en ce moment. «Moi, je n’aime pas cacher les choses. Un jour Bohoun Bouabré et moi nous nous sommes retrouvés à une cérémonie de sortie de promotion d’élèves policiers à l’Ecole de police. A la fin de la cérémonie il m’a dit : ”j’ai appris que tu es en train de construire une maison”. Je lui ai répondu oui. Il m’a dit : ”on va aller visiter ton chantier”. Nous nous sommes suivis pour aller visiter le chantier. Quand on a fini la visite, Bohoun Bouabré m’a dit : ”Pour finir ta maison, je vais t’apporter ma contribution”. Le lendemain matin, Bohoun Bouabré m’a fait remettre 40 millions de Fcfa comme participation personnelle à la construction de ma maison…». C’est avec douleur que Djédjé Mady a appris la mort de son bienfaiteur et surtout qu’il n’ait pas pu aller à ses obsèques. Il a en donné les raisons. «Les hommes sont ce qu’ils sont ! Et quelquefois, il ne faut pas provoquer une douleur inutile des parents qui ne comprennent rien. (…) Quand la nouvelle du décès d’Antoine Bohoun Bouabré est arrivée, les filles ou les femmes de Niakia (village de Bohoun Bouabré) qui pleuraient n’avaient qu’une seule chanson dans la bouche : ”Djédjé Mady a tué Bohoun Bouabré…”. J’ai donc jugé utile de ne pas aller aux obsèques pour ne pas provoquer des incompréhensions inutiles. Je n’ai donc pas été aux obsèques de Bohoun Bouabré pour ça ».

Néanmoins, il s’est montré reconnaissant vis-à-vis de son bienfaiteur. «Mais, quand on a fini de l’enterrer, je suis allé à Niakia et j’ai trouvé des moutons couchés sur sa tombe. J’ai pris la décision de faire le mausolée de Bouabré. J’ai déboursé la somme de 13 millions de Fcfa pour faire le mausolée…» Comment il a tenté de sauver Désiré Tagro Djédjé Mady a aussi révélé les circonstances dans lesquelles, Désiré Tagro qui l’appelait affectueusement «tonton» est décédé, malgré son intervention pour le sauver. «On était reclus à l’hôtel du Golf. En ma qualité de président du directoire du Rhdp, tous les matins, je tenais des réunions sur la crise, à l’hôtel du Golf. Et un matin, je descendais de ma chambre pour aller à la salle de réunion quand, au 3ème étage, j’ai rencontré le colonel Yao Yao Jules. C’est ce dernier qui m’annonce que sous la tente des soldats des Nations Unies qui servait d’infirmerie, se trouve Tagro Désiré, grièvement blessé et couché là-bas. Et que si on ne fait rien pour le faire partir de là, il n’avait pas de chance de s’en sortir. Je suis allé voir l’état de Tagro. Et effectivement, on ne pouvait rien faire pour lui à cet endroit-là. Je lui ai dit : ”Je vais aller voir ce qu’on peut faire pour que tu partes d’ici”. Et Désiré Tagro a demandé de quoi écrire. Le bic (stylo) que j’avais, je le lui ai donné. Je n’avais pas de papier. C’est sur les enveloppes de perfusions que j’avais qu’il a écrit le nom d’un médecin. J’ai encore cette feuille-là avec le sang de Tagro. Et je suis parti immédiatement au secrétariat de Ouattara pour lui dire de faire sortir Tagro de là sinon sa mort est certaine. On a envoyé un hélicoptère et c’est pendant qu’on l’opérait à la Pisam qu’il est décédé…», a-t-il raconté

Auteur: onésime k – Web-News

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